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L'alimentation végétarienne et végan en naturopathie holistique

Face à la multitude de régimes restrictifs, on peut regrouper plusieurs d’entre eux sous une même grande famille : l’approche végétale 🌿.
Avant de détailler les différents régimes spécifiques (végétarien, végétalien, vegan, etc.), voyons d’abord les arguments généraux qui soutiennent cette orientation alimentaire.


Les arguments physiologiques : la constitution digestive humaine

Section intitulée « Les arguments physiologiques : la constitution digestive humaine »

Les partisans d’une approche végétale soulignent que la physiologie humaine présente plusieurs signes d’adaptabilité à une alimentation majoritairement végétale, et non strictement carnée.

  • Absence de canines acérées : contrairement aux carnivores, l’être humain ne possède pas de dents adaptées à la déchirure de la chair.
  • Longueur du gros intestin : environ trois fois plus longue que celle des espèces carnivores, ce qui favoriserait une digestion lente des fibres végétales… mais aussi, en cas de forte consommation de viande, des putrescences toxiques.
  • Fonction rénale limitée : les reins humains gèrent difficilement l’excès d’acide urique issu d’une alimentation trop riche en protéines animales.

La paléoanthropologie remet cependant en question la théorie selon laquelle l’homme ancestral aurait été exclusivement végétarien ou végétalien.

  • Les études fossiles et isotopiques montrent que l’homme préhistorique a toujours été omnivore, adaptant sa consommation selon l’environnement et les saisons.
  • La comparaison anatomique avec les singes est souvent mal interprétée :
    • Le chimpanzé possède des molaires plus développées que l’humain.
    • Son tube digestif est inversé :
      • Chimpanzé → intestin grêle : 1,5 m / gros intestin : 6 m
      • Homme → intestin grêle : 6 m / gros intestin : 1,5 m

Ces différences suggèrent que l’humain n’est pas conçu pour un régime exclusivement végétal, mais plutôt pour une alimentation variée et flexible.


Au-delà de la physiologie, l’approche végétale s’appuie sur des raisons éthiques, écologiques et sociétales.
Ces motivations, de plus en plus présentes dans la conscience collective, renforcent l’intérêt d’une alimentation plus végétale.

  • Rejet de la souffrance animale et des conditions d’élevage intensif.
  • Volonté d’adopter une consommation plus consciente et compatissante.
  • Les pâturages représentent environ 26 % de la surface émergée du globe.
  • La production fourragère destinée à nourrir le bétail mobilise près d’un tiers des terres cultivables mondiales.
  • Produire des protéines animales demande en moyenne 50 % d’eau en plus que la production équivalente en protéines végétales.
  • Ce chiffre reste à moduler selon les méthodes d’élevage et les critères pris en compte.
  • Dégradation des sols et des nappes phréatiques par les nitrates, phosphores et ammoniac.
  • Émissions de gaz à effet de serre : l’élevage serait responsable d’environ 14,5 % des émissions mondiales — un chiffre encore débattu selon les sources.
  • L’usage massif d’antibiotiques en élevage favorise l’émergence de résistances bactériennes, problématique majeure de santé publique.

L’approche végétale en naturopathie repose sur :

  • une adaptabilité physiologique partielle à la consommation végétale,
  • une prise de conscience environnementale et éthique croissante,
  • mais aussi une reconnaissance scientifique du fait que l’humain demeure omnivore par nature.

Le naturopathe cherche donc l’équilibre entre éthique et réalisme biologique.
Ce n’est pas la viande qu’il condamne, mais l’excès, l’industrialisation et la déconnexion du vivant 🌾.